Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

dimanche 10 novembre 2013

Elégance (suite)


On le savait depuis la passation de pouvoir de mai 2012 au cours de laquelle l’actuel président n’avait pas cru devoir raccompagner son prédécesseur sur le perron de l’Elysée. On savait que les socialistes français étaient revanchards, hargneux, sectaires et idéologues. On sait définitivement aujourd’hui qu’ils manquent aussi d’élégance.

S’il en était besoin, Mme Filipetti, dont il est prétendu qu’elle occupe la fonction de ministre de la culture, vient d’en apporter la confirmation. Cela se passait lors du décès de l’écrivain de Gérard de    Villiers … ou plutôt cela ne s’est pas passé ! Je veux dire l’hommage, ou à tout le moins quelques mots de sympathie, d’un ministre à un écrivain qui eut et continue d’avoir le tirage le plus mirobolant de l’édition française.

Libre à Mme Filipetti de ne pas apprécier Gérard de Villiers. Elle ne le sait peut-être pas encore mais elle n’est pas ministre pour apprécier ou non à titre personnel mais pour faire son travail de ministre : c’est-à-dire prendre en compte de temps en temps la réalité de son pays. Il est vrai que c’est un peu trop lui demander tant il est vrai que cette réalité n’est pas uniquement de gauche. Elle ne renvoie pas uniquement aux "bobo" et à cet univers germanopratin aussi merveilleux que balisé. Si des millions de Français se sont rués pour acheter et lire des SAS, ce n’est pas si important, après tout. Il suffit de les ignorer avec mépris.

Quelle haute opinion cette personne doit avoir d’elle-même pour opposer, comme elle l’a fait, que les hommages ne sont pas automatiques et ne s’adressent pas à tout le monde. Il est certain que lorsqu’elle-même s’en ira, il n’y aura pas grand monde pour s’en apercevoir. Des millions d’ouvrages vendus ? L’homme « le mieux informé de la planète », selon la presse anglo-saxonne ? Qu’importe ! Mme Filipetti préfère les écrivaillons à tirages confidentiels mais adulés par la gauche, idéologues et donneurs de leçons le cas échéant. Et dieu sait qu’elle en aura honorés et décorés en dix-huit mois !

Au demeurant, ce mépris qu’exhale la soi-disant ministre de la culture envers la culture populaire n’a d’égal que celui d’un certain intellectualisme français qui entend dicter la mode et le bon goût, au mépris de tout le reste, y compris des lois. Aurait-on la cruauté de se remémorer ces spécialistes du plagiat, condamnés par la justice, qui continuent d’avoir pignon sur rue notamment dans les médias ? Rappellera-t-on les anathèmes en tous genres lancés par ceux qui s’estiment, en toute modestie, les dépositaires de notre culture ?

Le phénomène n’est pas très nouveau, d’ailleurs. Qu’on se souvienne des charges intolérantes lancées en leur temps par les cinéastes de la Nouvelle Vague, Truffaut et Godard en tête. Loin de moi l’idée de minimiser l’importance de ces deux réalisateurs que j’apprécie au plus haut point,  comme beaucoup. Loin de moi également l’idée de dénoncer leurs critiques du vieux cinéma traditionnel français de l’après-guerre. Mais c’est le mode sur lequel s’est exprimé leur critique qui pose problème. Une telle façon de vouer ses prédécesseurs aux gémonies n’aurait jamais effleuré, par exemple, le cinéma italien de la même époque. Un cinéma qui a su passer sans drame des vieux telefoni bianchi (téléphones blancs) de l’époque fasciste au néo-réalisme, puis à la comédie « à l’italienne », puis à Fellini, puis aux films « métaphysiques » d’Antonioni, à ceux du « western spaghetti » de Sergio Leone, etc. A chaque transition, il y eut certes de la critique mais ni mépris ni anathème envers les anciens, mais du respect ainsi que le sentiment d'un certain héritage à prolonger. Il serait ainsi étonnant en France qu’un réalisateur comme Alessandro Blasetti, très en cour à l’époque mussolinienne, ait pu poursuivre son œuvre jusque dans les années soixante.

Je ne sache pas que les Italiens soient moins intellectuels que nous – excusez du peu avec des créateurs du calibre de de Sica, Bolognini, Comencini, Lattuada et autres Antonioni – mais leur façon de penser et de se comporter a un nom : la tolérance. Il en entraine un autre : l’élégance. C’est ce qui nous fait aujourd’hui défaut dans la France socialiste d’aujourd’hui. Il est vrai que, là encore, il ne faut pas trop demander de gens qui ont la conviction que la préhistoire de la France a débuté un jour de 1981 tandis que son histoire fut fondée en mai 2012…

vendredi 8 novembre 2013

Et revoilà Munich !


Le nom est tellement invoqué à toutes les sauces qu’il arrive forcément un moment où la comparaison devient pertinente. Curieusement d’ailleurs, c’est précisément à ce moment-là que personne ne parle de Munich. 

C’est pourtant bien de cela dont il s’agit dans la perspective du futur accord entre l’Iran et les puissances occidentales. Un bon accord, un accord « historique » ? Laissons aux commentateurs le choix des formules laudatrices. La divine surprise, en somme. La réalité reste que ledit accord va permettre à l’Iran de souffler financièrement en desserrant l’étau du blocus financier que le pays subit depuis des années en rétorsion de ses visées nucléaires agressives … sans pour autant renoncer à ces visées. 

Que de fois l’Iran aura roulé l’Occident dans la farine. La raison en est certes l’habileté légendaire de l’Iran et de ses diplomates mais surtout la naïveté et la pusillanimité de l’Occident. N’oublions pas la façon peu glorieuse dont cet Occident se sera débarrassé du Shah en 1979 pour y installer l’ayatollah Khomeiny, au nom de la démocratie !

Cette déconvenue n’a manifestement pas servi de leçon tant il est vrai qu’il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cela fait des années que le nucléaire iranien est sur la table et que Téhéran progresse sur la voie de l’enrichissement de son uranium. Cela fait des années que Téhéran ne cache pas sa haine destructrice d’Israël, multipliant les menaces. Cela fait des années que l'Iran dupe tout le monde en faisant croire que le nucléaire est indispensable à l'énergie d'un pays qui est un des tout premiers producteurs mondiaux de pétrole !

Mais les Occidentaux n’en ont pas été effarouchés pour autant, calculant seulement la portée des missiles iraniens qui pourraient éventuellement les atteindre eux-mêmes. Ils se sont fait gruger par Mohammed el Baradei, le chef de l’agence nucléaire internationale (l’AIEA) qui leur a juré pendant des années, le cœur sur la main, que les intentions de l’Iran étaient seulement pacifiques. Moyennant quoi, on a attribué le prix Nobel de la Paix à Baradei et laissé l’Iran refuser systématiquement tout contrôle in situ. 

Il semble bien que, cette fois, les Occidentaux soient prêts à accepter un nouveau marché de dupe. Car l’Iran va bien obtenir le ballon d’oxygène financier auquel il aspire mais ne renoncera pas pour autant à son projet nucléaire. Il y aura encore des valses hésitations sur les contrôles que Téhéran déclarera accepter tout en les empêchant dans les faits. Il n'empêche, on affectera de les croire. C'est ainsi que certains espèrent affranchir l'Iran de son rôle de paria international et lui substituer Israël.

Peut-on espérer qu'’Israël jouera de si bonne grâce le rôle de la Tchécoslovaquie en 1938 ? C’est mal connaître ce pays qui sait bien, depuis des lustres, qu’il ne peut compter que sur lui-même pour assurer sa sécurité ultime. Sur lui-même c’est-à-dire en aucun cas sur des Européens dont l’hypocrisie et la duplicité n’ont décidément pas de limite. C’est-à-dire aussi, pas ou plus sur les Etats-Unis de ce calamiteux Obama qui pourrait se permettre d'être courageux, pour une fois, puisqu’on lui a déjà attribué, à lui aussi et dès son entrée à la Maison Blanche, le prix Nobel de la Paix. Mais Benjamin Netanyahu peut ne pas avoir envie d'être le dindon de la farce, même en cette pré-période de Thanksgiving Day.


dimanche 3 novembre 2013

Les ONG et Israël


On sait qu’à l’heure actuelle, les ONG jouent un rôle essentiel dans les orientations de l’opinion publique. Confortées par les médias qui les relaient non sans complaisance sinon aveuglément, elles passent pour intouchables en raison de leur dimension humanitaire et de leur caractère « technique » donc a priori objectif. 

On sait aussi qu’on peut faire avaler beaucoup de choses sous couvert d’humanitaire. En France, tout particulièrement, où les ONG brillent par un fort ancrage au sein de la gauche radicale. C’est un truisme : l’humanitaire et les bonnes intentions sont forcément de gauche ! Adulées par les Verts et les écologistes, ces associations comportent un pourcentage respectable d’anciens membres du Parti communiste voire d’anciens staliniens bon teint dont on attend encore la moindre repentance. 

La gauche française se discréditant chaque jour un peu plus en raison de son aveuglement idéologique et de son incurie gouvernementale, les ONG reviennent aujourd’hui à leurs premières amours (après l’URSS, cette « patrie du socialisme », Cuba ou le Vietnam) : la cause palestinienne. Et le moins qu’on puisse en dire est qu’elles se lâchent dans l’indifférence générale.

A quelques jours d’intervalle, Médecins sans Frontières (MSF) et Action contre la faim (ACF) ont fait assaut d’agressivité envers ce que les Palestiniens – qui, pour la bonne conscience européenne, sont censés avoir reconnu l’existence de l’Etat d’Israël – continuent d’appeler « l’entité sioniste ». MSF vient de causer un petit scandale, invisible vu de France bien sûr, en refusant vertement de collaborer avec des médecins israéliens au Congo pour le sauvetage de grands brûlés et blessés. Le président de la branche française de MSF, le Dr Pierre-Marie Allie, justifie ainsi ce comportement qui, au passage, fait fi, de la santé des petits Congolais : l’action d’Israël dans la bande de Gaza est « pire qu’en Somalie et pire que le génocide au Darfour … » Encore heureux que médecin n’ait pas eu la présence d’esprit de citer feu Stéphane Hessel – ce saint homme qui a désormais une place à son nom dans Paris par la grâce de Bertrand Delanoë – suivant lequel Israël était pire que l’Allemagne hitlérienne.

Quel rapport entre le Congo et la bande de Gaza ? On se le demande encore. Tout est bon pour exhaler la haine d’Israël et des Juifs. Humanitaire, avez-vous dit ? Et les 120 000 morts en Syrie où Israël n’est pour rien ? Et les massacres en Egypte ? Qui s’en soucie à MSF. 

ACF fait encore mieux que de simples déclarations entre produisant un site internet et un film de propagande foncièrement anti-israélienne… à l’occasion du vingtième anniversaire des accords d’Oslo. Bon anniversaire donc ! Humanitaire encore. Notons au passage que les Palestiniens sont depuis des lustres les principaux bénéficiaires de l’aide internationale qu’ils drainent à hauteur de 30%. Une statistique récente montre que les fonds déversés en faveur de la bande de Gaza sont tellement généreux que chaque Palestinien recevrait près de 2 200 dollars par mois ! 

Et pendant ce temps, ces Palestiniens profitent des subsides de la communauté internationale pour creuser, dixit le Hamas, des dizaines de tunnels avec l’Egypte afin d’acheminer non des vivres mais des armes contre Israël. Quand s’apercevra-t-on que jamais le Hamas ne reconnaîtra Israël et que les concessions territoriales ne sont aux yeux de l’organisation palestinienne que signe de faiblesse ? L’Iran, de son côté, continue de souffler le chaud et le froid en traitant Israël d’« illégitime » et de  « bâtard ». On voit bien ici le changement annoncé par certains chroniqueurs occidentaux dont la crédulité est décidément insondable. 

Il est à gager que ces agissements terroristes sont frappés de légitimité pour ces ONG qui restent financés en grande partie par l’Etat – c’est-à-dire sur notre dos – pour pouvoir continuer leur propagande sans contrôle ni sens critique. Quand s’avisera-t-on – à droite comme à gauche d’ailleurs – de fermer les robinets à subventions ? C’est peut-être malheureux de le reconnaître mais Vladimir Poutine, lui, l’a fort bien compris.   

lundi 28 octobre 2013

Les faux héros


L’affaire des écoutes de la NSA. Si cela s’était passé au temps de George W. Bush, on n’ose imaginer quelles eussent été les réactions en France dans les cercles intellectuels bien-pensants et/ou de gauche. Ceux qui donnent habituellement le « la » aux médias et conditionnent ainsi l’opinion publique. Il ne faut pas être grand clerc pour imaginer qu’on nous aurait assénés, sur le ton bien connu de l’indignation, les termes de « fascisme », de « dictature » ou  d’« arrogance impériale ». 

Miracle ! Avec Barack Obama, rien de tel. Tout au mieux une gêne. Des écoutes qui remontent à longtemps : donc il n’est pas responsable, donc l’héritage. On connaît cet air par cœur en France. Certes, on entend bien Laurent Fabius monter sur ses grands chevaux. Mais il reste inaudible – sauf au Quai d’Orsay, bien sûr, où l’anti-américanisme a toujours été une seconde nature au même titre que l’antisionisme - tant il paraît définitivement dépourvu de sincérité. Et, d’ailleurs, les Américains semblent s’en moquer comme de leur première écoute téléphonique !

La chancelière Merkel elle-même, alors qu’elle est directement concernée, reste en demi-teinte. Il y a longtemps qu’Obama est intouchable quoi qu’il fasse et il sera cru sur parole qu’il dise. N’a-t-on pas été jusqu’à lui décerner un prix Nobel de la paix par anticipation ? Sa chance est la couleur de sa peau, laquelle renvoie notamment à une certaine mauvaise conscience européenne. Et il est à parier que cela durera jusqu’au bout de son mandat même si l’histoire risque plus tard de se montrer moins indulgente envers lui.

Toutes proportions gardées, c’est ce qui rend quelque part Mme Taubira intouchable. Et elle le sait très bien, elle qui ne perd jamais une occasion de ramener la société française à l’esclavage passé. Comme si l’esclavage n’avait pas été, hélas, la chose la mieux partagée au monde depuis l’antiquité la plus reculée. Comme si les champions toutes catégories étaient les pays arabes – ils le restent encore en ce début de XXIe siècle … - sur lesquels évidemment notre Garde des Sceaux ne dit mot. Stabilité des quartiers oblige.

Les bonnes consciences de gauche hurlent lorsque Mme Taubira est comparée à une guenon. Elles avaient déjà hurlé sur l’affaire dite du « caquetage » à l’Assemblée nationale visant une députée des Verts. En revanche, elles s’abstiennent de tout commentaire lorsque Mme Morano se fait traiter de « salope » par le soi-disant humoriste Guy Bedos qui n’a jamais fait rire que les simples d’esprit et ceux qui se prennent pour des intellectuels. Elles ne bronchent pas davantage lorsque Mme Marion Maréchal – Le Pen subit les mêmes insultes de la part d’un attaché parlementaire, que soutient d’ailleurs son député de patron qui n’est autre que … l’ancien responsable de ce même syndicat de la magistrature qui était à l’origine du « mur des cons ». 

On doit ainsi en conclure qu'il y a des injures inadmissibles, celles qui visent la gauche. Et il y a des injures tout à fait acceptables, pour ne pas dire de simples traits d’humour, lorsqu’elles émanent de la gauche.

Au fond, ce qui arrive aujourd’hui à Mme Taubira n’est que la conséquence logique du désastre politique gouvernemental et des indignations sélectives en provenance de son camp. Quoiqu’il en soit, ce genre de dérive détestable est appelé à durer voire à s’amplifier. Sale temps en perspective pour les guenons !

mardi 22 octobre 2013

Histoire de tunnel


Il y a tunnel et tunnel. Ceux qui facilitent les communications en matière de transports publics comme le tunnel du Mont-Blanc ou celui sous la Manche. Ceux qui servirent à l’évasion des prisonniers de guerre, de Colditz ou d’ailleurs. Et ceux du Hamas. Là, on a affaire à un tunnel du troisième type.

Faciliteraient-ils les communications, ces tunnels creusés à partir de la bande de Gaza et débouchant en territoire israélien ? On n’y est pas du tout. Favoriser l’évasion de prisonniers ou de victimes de guerre qui viendraient à s’y trouver ? Que nenni ! Un de ces tunnels auxquels le Hamas nous avait déjà habitué entre Gaza et le territoire égyptien ? Pas davantage. A l’époque, la raison invoquée pour justifier ces derniers tunnels renvoyait aux prétendues difficultés de ravitaillement de ces « pauvres-populations-palestiniennes-opprimées » face au blocus des « tortionnaires sionistes ». Moyennant quoi, ils étaient crus sur parole par les esprits simples en Europe et dieu sait qu’il n’en manque pas. En réalité, on sait à présent que ces tunnels étaient les canaux par où transitaient les armes lourdes que le Hamas dirigeait ensuite contre Israël.

Cette fois, le Hamas ne s’en cache même plus. Ces « dizaines de tunnels », à en croire cette organisation, ont pour fonction d’enlever des soldats israéliens afin de pouvoir les échanger par la suite contre des prisonniers palestiniens, notamment ceux condamnés pour faits de terrorisme ou d’homicide : ces mêmes faits que la vieille Europe, soit dit en passant, s’empresserait de condamner s’ils étaient perpétrés sur son sol.

Les choses sont donc claires mais l’Europe ne dit mot. Elle campe sur sa distinction ubuesque et d’une hypocrisie qui lui ressemble bien, tout compte fait, entre l’organisation politique du Hamas et sa branche militaire. Comme si l’une pouvait être différenciée de l’autre !

Les choses sont d’autant plus claires que le Hamas n’a cessé de confirmer qu’il oeuvrait en vue de la destruction pire et simple d’Israël. Tout en se victimisant à l’occasion grâce à des journalistes ou des diplomates complaisants. Sous l’œil attendri de l’Autorité palestinienne et de Mahmoud Abbas. Faire semblant d’accroire que les Palestiniens se contenteraient d’un Etat distinct – ce qu’ils ont systématiquement refusé depuis 1947 – et respecteraient la souveraineté d’Israël n’est qu’un leurre. Et il n’y a que les aveugles ou les naïfs pour s’obstiner à ne pas le comprendre.

Au fond, il y a un dernier enseignement à cette affaire de tunnels. Si le Hamas en est réduit à adopter cette tactique, c’est qu’il n’existe plus d’autre moyen militaire de violer l’espace israélien : ce qui signifie que le mur anti-terroriste, si décrié et bien vite dénommé « mur de la honte » ou « mur de l’apartheid » par les biens pensants, a l’air de bien marcher. Que n’a-t-on encore vu un diplomate français du Consulat de Jérusalem venir s’y fracasser la tête à seule fin d’attirer l’attention de médias forcément « indignés » ? 

Les médias français n'en demandent pas tant. Aujourd'hui même, un titre de l'AFP fait état d'un "terroriste palestinien" abattu par Israël. L'article indique que les Brigades al-Qods elles-mêmes, à savoir la branche armée du Jihad islamique, reconnaissent que l'homme abattu était un des leurs. Dès lors, de deux choses l'une : soit l'AFP refuse de reconnaître la branche armée du Jihad comme une organisation terroriste ; soit elle pratique purement et simplement la désinformation avec ses guillemets.

Pour en terminer à propos d'"indignés", le maire de Paris vient de décider qu'une place de la capitale porterait désormais le nom de Stéphane Hessel. Le ci-devant héros des bien pensants évoqués plus haut était un farouche contempteur d'Israël que, dans sa haine, il trouvait même pire que les nazis ! Telle est sans doute la raison pour laquelle le député socialiste Pascal Cherki s'est senti tenu de faire acte de présence lors de l'inauguration de cette place. J'aimerais tellement pouvoir écrire que je n'y mettrai jamais les pieds ! Elle est malheureusement située à Montparnasse, à deux pas de chez moi. Il me suffira d'éviter de porter mon regard sur la plaque qui porte le nom d'un homme qui a porté la "haine de soi" à son paroxysme et qui, pour ma part, ne m'inspire qu'un sentiment de honte.