Qui sont les vrais radicaux ?

On nous dit que les médias commencent à mettre de l'eau dans leur vin, une fois passée la phase de complaisance béate - l'état de grâce sans doute - qui a vu nombre d'entre eux se pâmer devant le soi-disant président normal... avec le même enthousiasme qu'ils mettaient peu auparavant à agonir Nicolas Sarkozy.

Les médias changent ? Cela reste à voir. Il suffit de considérer la partialité scandaleuse d'une chaîne comme ITélé qui ne sait plus comment faire pour voler au secours d'un pouvoir qui prend l'eau de toutes parts. Considérons le secteur politique et commençons par l'excellent Michaël Darmon. Celui-ci ne s'est pas privé avant-hier de soutenir que l'initiative de MM. Carrez et Marini à Bercy n'était qu'une opération de communication. Histoire de bien faire comprendre au public que les mensonges de J. Cahuzac ne devaient en aucun cas impliquer le gouvernement. Même s'il s'avance un peu légèrement en la matière, faisons lui confiance. Il est suffisamment roué, à l'image de son grand copain Elkabbach, pour nous offrir une pirouette de pseudo-objectivité retrouvée, le moment venu ...

Je passe sur ces seconds couteaux comme Jean-Jérôme Bertollus dont la raison d'être est de faire la propagande du Parti socialiste avec, préventivement, un petit sourire narquois en direction des gens de droite qui viendraient à sen émouvoir. Je passe aussi sur cette présentatrice dont le nom ne mérite même pas d'être retenu qui, interviewant Christine Boutin, cherche à toute force à la faire passer, tweets à l'appui, pour une dangereuse provocatrice et un boutefeu. Mme Boutin ! Il fallait quand même oser !

Je passe enfin sur la véritable agression verbale de Mme Léa Salameh sur Frigide Barjot au soir de la manif spontanée devant le Luxembourg. Tous ces braves gens de la chaîne info de Canal, qui conserve les vieilles habitudes héritées du temps de M. Rousselet, cet excellent copain de Mitterrand, se croient encore faiseurs d'opinion. Ils ne prennent même plus la précaution de déguiser leurs propres préférences à l'antenne. Il est vrai que, lorsque le feu couve à la maison, la pudeur n'est plus de mise.

Il faut donc croire que ce gouvernement anti-calottin, à l'image de l'inénarrable Ayrault impassible dans son impéritie, conserve  des relais tenaces auprès des médias. En ce domaine comme en bien d'autres, le changement n'est pas pour maintenant. La preuve en est que cette chaîne ITélé croit avoir trouvé un os à ronger avec les soi-disant dangereux éléments peuplant la Manif pour tous. Il est simplement regrettable que cette même chaîne n'ait pas cru devoir faire état des propos proprement scandaleux de M. Pierre Berger, dont on sait qu'il est un des soutiens constants et richissimes (par la vertu de feu Yves Saint-Laurent) de cette gauche socialiste qui se targue tant de ne pas aimer les riches. Ainsi ce M. Berger, qui est l'un des propriétaires du Monde, s'est indigné (sur le même mode d'indignation que l'imposteur feu Stéphane Hessel, sanctifié par les socialistes) de ce que le journal du soir ait osé publier un communiqué de La Manif pour tous qui dénonçaient les propos du même M. Berger. Or que disait ce  dernier ? En substance qu'il ne pleurerait pas si une bombe venait à exploser dans le cortège de la Manif pour tous. D'aucuns pourraient légitimement qualifier ces propos d'appel au meurtre. Comment réagit M. Berger ? En traitant d'indignes les responsables de son propre journal qui avaient osé publier le communiqué.

Et comment réagirent les chaînes d'information, ITélé en tête ? En occultant totalement les propos de M. Berger et l'incident subséquent. Les radicaux ne sont pas ceux qu'on croit et le pouvoir de droite qui viendra à remplacer ce pouvoir honteux et corrompu, sera bien inspiré en son temps de faire le ménage non seulement dans la magistrature - ce qui va d'ores et déjà de soi - mais aussi dans la presse audiovisuelle qui se croit sans doute une citadelle de gauche ad vitam aeternam.

Minable

Prendriez-vous cet homme en stop ? Non, dix fois non, cent fois non ! J-M Ayrault, car c'est bien de lui dont il s'agit, ressemble au fond à ce voisin acariâtre - on en a tous, qu'on l'appelle "Monsieur G" ou "Monsieur A" - qui n'hésite pas à débouler chez vous, règlement de copropriété en main - au  moindre bruit jugé par lui suspect.

Il faut dire que J-M Ayrault ne se contente pas hélas de se montrer acariâtre. On le dit froid, il apparaît plutôt marmoréen, comme figé par des événements qui le dépassent de toute évidence. Certains dissimulent leur incompétence par une agitation intempestive, lui tente de la cacher sous une suffisance hautaine un peu lassée qui semble lui tenir lieu de communication. Son incompétence ? Il suffit d'observer comment il a géré sa ville de Nantes pendant des années. On pourrait observer, il est vrai que la Corrèze, de son côté, n'a pas été beaucoup mieux gérée.

Pour autant, on pourrait s'attendre à une quelconque humanité, à une certaine élégance de la part de cet homme si distant. Ce serait pure naïveté. En réalité, il se révèle du genre mesquin et s'identifie au fond à cette apostrophe aussi imprudente qu'expéditive qu'il avait eue sur Gérard Depardieu. "Minable" avait-il alors lancé, méprisant.  L'ennui rétrospectivement est que Depardieu agissait en totale légalité. Après tout, s'il souhaitait s'établir en Belgique, en Russie voire en Patagonie (comme Florent Pagny) c'était son droit absolu. Que dirait à présent J-M Ayrault face aux tribulations de son ancien ministre J. Cahuzac ?

Il vaut mieux ne pas le lui demander. La manière dont il l'a lâché du jour au lendemain, sans le moindre état d'âme ou compassion - car enfin, on ne sache pas qu'il y ait eu mort d'homme jusqu'à présent - est significative. Les cyniques soutiendront qu'il s'agissait là de pure tactique politique en ce qu'il affectait d'entrer dans le rôle de l'homme trahi, trompé, et de prévenir ainsi toute insinuation de complicité. La ficelle était déjà grosse. Mais voilà qu'Ayrault en a rajouté une couche hier en enjoignant le coupable - d'ailleurs toujours présumé innocent malgré ses aveux - de ne pas percevoir ses indemnités de ministre comme il en a parfaitement le droit.

Certains parleront d'acharnement inutile et ils auront raison. Quel mérite, quel honneur peut-on avoir à s'acharner sur un homme déjà à terre ? Ayrault se glorifierait-il d'avoir porté le coup de grâce ? Et si Cahuzac commettait l'irréparable ? Viendrait-il s'en vanter ou affirmer la bouche en coeur, à l'instar de son inénarrable patron, qu'il ne pouvait pas savoir ?

Allons, allons M. Ayrault ! Les Français savent déjà que vous n'avez ni consistance ni personnalité. Que vous êtes un premier ministre tristement remarqué pour une incompétence rarement atteinte sous la Ve République. N'en rajoutez pas au point de passer à votre tour pour un "minable". Même si l'on présume qu'il est déjà trop tard ...