Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

jeudi 19 septembre 2013

Vieillir ou se sentir vieux


J’écoutais « Hier encore » de Charles Aznavour, lui qui a tant chanté le temps qui passe et les années qu’on prend irrémédiablement dans les reins. Vieillir, ce thème éternel, quasi éculé, repris à l’envi par les écrivains, les poètes, les chanteurs et … les autres. Et pourtant, comment ne pas sentir la différence entre vieillir et se sentir vieux ?

Vieillir, on le sait bien, est le lot, le destin qui attend chacun d'entre nous. Dès la trentaine, peut-être même avant pour certains, imperceptiblement ou d’une façon psychotique, on scrute la première ride, le premier muscle qui mollit, le premier signe qui confirme qu’on n’est plus hélas sur la pente ascendante. « Si tu t’imagines, fillette, fillette » chantait Juliette Greco. Eh oui ! Qu'on l'avoue ou non, on guette angoissé la fin du printemps. Après, on gère, on s’habitue ou on se fait une raison, selon les cas. Ou pas. On peut bien vieillir, objectivement parlant, comme on peut très mal vieillir, c'est selon.

Se sentir vieux est tout autre chose qui n’a plus rien à voir avec le temps réel, physique, qui passe. Tout se passe non plus dans les yeux mais dans la tête. La sensation d'être non plus seulement vieux mais fatigué, harassé. « Vieux cheval fourbu » chantait Léo Ferré. Fini, inutile, condamné à n’être désormais que le spectateur un peu vain du temps et de la vie qui s'écoulent. Certes, il peut advenir d'heureux « accidents » tel une rencontre inopinée, un retour de flamme improbable. Des événements plaisants également qui peuvent « faire rajeunir », comme on dit, parfois même à vue d'oeil. A l’époque où il épousa Mia Farrow, qui avait à peine trente ans de moins que lui, Frank Sinatra chantait « You make me feel so young ». Nul doute qu’il l’était alors dans sa tête.

D’autres rencontres, à l’inverse, vous font brusquement réaliser (qu'on me pardonne cette impropriété lexicale), sans d’ailleurs que le ou la partenaire le fasse vraiment exprès, que vos années décidément comptent double sinon triple et que vous êtes presque hors circuit. En son temps, Romain Gary avait publié un roman intitulé « Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable », tiré d’une des inscriptions les plus connues du métro parisien. L’expression a fait florès depuis lors et je n'hésite pas à la détourner pour l'appliquer très exactement à mon propos. Le malheur est que, une fois cette limite atteinte, on ne peut plus reculer ni même regarder en arrière. Le temps fuit en accélérant son rythme d'année en année, l’âge passe et « la bête meurt » inexorablement comme l'écrivait un autre romancier, américain celui-là, Philip Roth. 

Se sentir vieux, une des choses les plus dures à admettre même quand on en est conscient. Jusqu'à certaines expressions de la vie courante qui passent mal quand on se sent vieux. Se faire traiter de "vieux con", par exemple : qui sait si, avec avec l'âge, on ne s'offusquera pas davantage du qualificatif que du substantif ? Certains ont coupé court à cette petite mort insupportable en choisissant la vraie, à leur manière et en conclusion d’une logique parfaitement cohérente. D’autres pas et se sont résignés, sans l'avoir vraiment choisie, à la pente douce. Pente aussi irréversible qu'anonyme dont l’épilogue est déjà connu mais pas le détail du scénario. Ferré, décidément, avait raison dans son désespoir contagieux. Avec le temps, va, tout s’en va. Tutto va bene.

Humoristes

L'humour est traditionnellement lié aux Britanniques et ce n'est pas vraiment scandaleux. Du côté français, en tout cas, ceux qu'on qualifie volontiers d'"humoristes" en donnent une illustration pour le moins singulière.

Je ne m'attarderai pas outre mesure sur le cas, manifestement désespéré, de Dieudonné dont l'antisémitisme compulsif relève depuis longtemps de la stricte pathologie. Ou alors il faudra qu'on m'explique en quoi la récurrence, d'une insistance consternante, des pires poncifs sur les juifs recèle la moindre once de comique ou d'humour. Sauf évidemment pour les simples d'esprit qui rient de tout ou les racistes congénitaux. Notons toutefois que les réactions à ce genre de postures antisémites font les délices de certains : quoi donc la même "blague" sur les juifs proférée par un Juif serait banale tandis qu'elle deviendrait ignoble dans la bouche d'un Gentil ? Ce genre de jésuitisme bon teint vaut son pesant de perversité. En raison de ce petit détail lepéniste qu'est la Shoah, une "histoire juive" ne peut avoir la même connotation qu'une "histoire belge" voire qu'une "histoire corse". La débilité ambiante pourra faire rire de la lourdeur supposée des Belges ou de la tout aussi prétendue paresse des Corses. Cela n'a pourtant n'a rien à voir avec une "histoire juive" qui touche, explicitement ou non, les ressorts essentiels d'un caractère supposé collectif qu'on caricature et stéréotype à traits grossiers : le rapport à l'argent (le Juif avide et avare) ou au sexe (le Juif libidineux) voire la propension à l'autocomplaisance ou à susciter la compassion (le Juif traditionnellement pleureur).

Autre exemple, celui de Stéphane Guillon dont l'humour bien particulier consiste à humilier sa cible en la ridiculisant jusque dans ses aspects physiques. On se rappellera les charges  odieuses à l'encontre d'Eric Besson, ancien ministre du gouvernement Fillon. Rien n'avait été épargné à ce dernier sous le regard goguenard non seulement de l'opposition de gauche mais aussi de la communauté journalistique dans son ensemble. En clair, l'humour permettrait tout.

C'est manifestement le précepte qu'a intégré Gérald Dahan qui s'est fait une notoriété, non sans une certaine complicité médiatique d'ailleurs, en piégeant certaines personnalités au téléphone. De la tromperie éhontée prétendant s'ériger en art ... à ceci près que ces soi-disant artistes adulés par l'audiovisuel brillent par leur inculture.Sa dernière victime en date a été tout récemment Jean-Vincent Placé, un des leaders d'EELV. Même si ce dernier n'est pas ma tasse de thé sur le plan politique, je trouvais déjà inadmissible qu'un élu de l'UMP, lors de la dernière campagne électorale, le qualifie de "coréen de service", en faisant allusion à ses origines. Que dire alors de la dernière sortie de Dahan qui voit en Placé, dont il se trompe au passage sur le prénom véritable, une "Eva Joly qui reviendrait de Fukushima ..." Jusqu'à plus ample informé, Fukushima est situé au Japon et non pas en Corée mais qu'importe ce détail géographique à notre "humoriste". Le rire n'a pas de frontière, n'est-ce pas ?

Pudiquement, la presse a parlé de "dérapage" à propos de Dahan. Ne pourrait-on, pour une fois, qualifier les choses avec un minimum d'exactitude ou de franchise et parler tout simplement de racisme ? Oui, l'"humoriste", dans notre beau pays, peut tout se permettre. Et il se trouvera toujours, hélas, des rieurs pour se mettre de son côté.

lundi 9 septembre 2013

L'odeur de la France

Se croyant encore sans doute en vacances, les modérateurs du Figaro doivent sûrement faire la sieste. Ou alors ils estiment que les blogs qui se succèdent sur le site du journal sont à ce point significatifs de l'opinion publique française qu'ils ne croient pas devoir les modérer alors que c'est normalement leur rôle. Le fait est que les déclarations ouvertement antisémites s'accumulent sans frein et sans la moindre vergogne sur la question syrienne.

En voudrait-on une illustration édifiante ? Tel blogueur qualifie L. Fabius et P. Moscovici, ministres de la République, "très proches d'Israël".  Il ne juge même pas utile d'apporter la preuve de cette allégation, laissant implicitement le lecteur se débrouiller avec les origines juives des deux ministres. Tel autre est un peu plus explicite en accusant L. Fabius de "rouler pour Israël". Ce n'est encore rien en comparaison de ce blogueur qui évoque Serge Dassault dont "le corelegionnaire Fabius a les mains tâchées de sang et a trempé dans toutes les saloperies du PS". Et de poursuivre en fustigeant Fabius, "un triste sire dévoué à Israël qui nous entraînera dans une guerre immonde sur le plan de la morale ... au moins papa Bloch avait plus de panache que son rejeton". Un autre encore, plus inhibé probablement, se contente de souligner "la proximité de Fabius avec Israël" qui est un "véritable problème". Cette inhibition n'est pas celle du blogueur qui compare L. Fabius à DSK "qui annonçait le matin quand il se réveillait qu'il pensait à ce qu'il pouvait faire pour Israël". Fermez le ban !

Qu'il y ait encore des antijuifs en France, nul n'en doutait. Que, depuis ces dernières années, les vannes de l'antisémitisme aient été ouvertes, à l'extrême-gauche comme à l'extrême-droite, à travers une critique systématique et aveugle du sionisme : il n'y a que les naïfs pour s'interroger encore à ce propos. On peut d'ailleurs se demander ce que vient faire Israël dans cette affaire alors que ce pays a été jusqu'à présent d'une discrétion extrême sur le conflit syrien. Et pour cause ! On ne voit pas pourquoi Jérusalem viendrait à prendre parti entre un régime qui lui est hostile depuis toujours et des cliques islamistes - celles que défend curieusement notre gouvernement - qui sont encore pires. Mais cela ne fait rien, il faut bien trouver n'importe quel prétexte pour remettre en cause la légitimité d'Israël, fauteur de guerre, et accuser les juifs "assoiffés de sang" dans la droite ligne des Protocoles de Sion.

Mais que des propos ignobles circulent tranquillement sur le site même du Figaro, il y a de quoi s'inquiéter. Le terrorisme intellectuel aidant, celui que font notamment peser ceux qui hurlent à tout propos à l'islamophobie, on banalise dangereusement l'antisémitisme qui est en train de devenir une opinion comme une autre dans ce pays.

Qu'il est dérisoire, dès lors, pour les pouvoirs publics de participer annuellement aux cérémonies de commémoration du Vel d'Hiv ou de dénoncer comme "inacceptable" les actes antisémites quand ils se produisent.

La France comme l'Europe ont déjà capitulé et ce n'est pas ce gouvernement veule qui y remédiera. Ce gouvernement qui n'ose avouer qu'il y a belle lurette que les enseignants qui le souhaitent ne peuvent même plus évoquer la Shoah dans nos établissements secondaires. Au nom d'une certaine idée de la paix sociale ? Il se peut mais alors cette société, on la laisse volontiers avec ses odeurs répugnantes à ceux qui s'en satisfont.

vendredi 6 septembre 2013

Une crise édifiante

Au-delà de sa complexité, la crise syrienne aura au moins eu le mérite de nous apporter quelques confirmations. Confirmation d'abord que Bachar el Assad est infiniment plus retors et plus cyniquement rationnel que ne l'était en son temps Saddam Hussein. L'emploi probable sur son ordre de l'arme chimique n'en est que la dernière manifestation en date.

Confirmation ensuite de l'esprit de rancune et de revanche de Vladimir Poutine. A avoir tant subi les sarcasmes de l'Occident à la suite de la chute de l'URSS, à avoir tant été humiliée par l'Amérique qui se proclamait "seule superpuissance", il était inévitable que la Russie cherche un jour à se rebiffer. Certes, Moscou a des intérêts traditionnels au Moyen-Orient de même qu'une alliance de longue date avec la Syrie et il est normal qu'elle cherche à préserver ses positions. Mais son insistance à contrer systématiquement les Etats-Unis revêt à l'évidence une autre dimension. En bref, la Russie est de retour et Poutine le proclame avec le style qui est le sien à la face des Américains.

Confirmation sur la vacuité pathétique de "Moi, président" qui aura cherché une solution politicienne "à la malienne" sur le plan international dans l'espoir de redorer un blason définitivement terni sur le plan intérieur français. Aux yeux du G20, il sera ainsi passé pour un homme ridicule dans sa nullité de la chose internationale et dans sa suffisance. Il n'y a aucune raison pour que l'Allemagne de Mme Merkel ou même l'Europe de Van Rumpoye lui fasse le moindre cadeau. Nul doute qu'il reviendra au pays en se pavanant, encensé par ses thuriféraires, tout et en se prévalant du soutien du monde entier. Nul doute qu'il continuera à se moquer du Parlement comme de l'opinion publique. Il y a une vingtaine d'années, François Mitterrand était à l'Elysée et Lionel Jospin rue de Solférino. Aujourd'hui, il s'agit de Hollande et de Désir : inutile d'épiloguer davantage.

Confirmation enfin et surtout de la question qu'on se posait dès 2008 au sujet de Barack Obama : serait-il un nouveau Bill Clinton ou un nouveau Jimmy Carter ? La réponse, on l'a désormais sans le moindre doute. Obama est un nouveau Carter et toute sa politique étrangère est un fiasco comparable à celui qui restera le plus mauvais président américain du XXe siècle. Fiasco par rapport à la Russie et à la Chine, pays avec lesquels il n'aura jamais su trouver le ton juste. Fiasco au Moyen-Orient avec des valse-hésitations permanentes à l'égard d'Israël, avec un attentisme incohérent vis-à-vis de l'Iran et surtout avec son désastreux discours du Caire qui aura symbolisé le lâchage par l'Amérique de ses alliés arabes. Presque de la même façon que l'Amérique de Carter avait lâché le Shah d'Iran. Son humiliation, Obama vient de la connaître sur le dossier syrien en étant de contraint, après avoir fait mine de s'engager, de faire piteusement machine arrière et de laisser la main au Congrès alors même qu'il n'y est nullement obligé sur le plan constitutionnel.

Au fond, par son indécision persistante et par le manque de lisibilité de sa politique, Obama rappelle peu flatteusement son homologue français. Heureusement que certains petits malins  aient eu la précaution de lui attribuer le prix Nobel dès son entrée en fonction. Car sur l'ensemble de son oeuvre...

dimanche 1 septembre 2013

Ah ! L'histoire ...

Invoquer l'histoire est un réflexe parfois assez normal et même plutôt sain dans certaines situations. Les politiques s'en prévalent à longueur de temps. Qui viendrait à le leur reprocher, même si l'entreprise relève souvent de la manipulation ? Là où l'affaire devient franchement risible, c'est quand l'histoire est avancée par des illettrés ou des analphabètes qui semblent obéir à des réflexes de type pavlovien.

Il en va ainsi de cette brave (dans l'acception toute méditerranéenne du terme) électrice de gauche qui paraissait scandalisée voire révulsée de ce que le représentant du Front national ait commis le crime imprescriptible de se retrouver au second tour de l'élection partielle de Villeneuve-sur-Lot (vous savez, la circonscription de Jérôme Cahuzac) il y a quelques semaines. Il fallait la voir et l'entendre à la télé éructer telle une hystérique : "No pasaran !" ... le cri des Républicains espagnols au temps de la guerre civile. Grotesque d'abord, dans la mesure où la plupart de nos compatriotes ne comprennent pas (hélas) un mot d'espagnol. Mais peut-être souhaitait-elle simplement que chacun comprenne qu'elle appartenait à l'élite cultivée de notre beau pays.

Stupide ensuite car cette brave dame, trois quarts de siècle après la fin de cette guerre d'Espagne qui vit volens nolens triompher Franco, ne semble pas s'être aperçue qu'à l'époque "ils étaient passés" ! Que le fascisme avait bel et bien gagné la partie ! Que peut signifier, dans ces conditions, un cri aussi dérisoire ... surtout quand on sait qu'il fut également prononcé par des gens qui n'avaient rien à voir avec la démocratie comme les staliniens, les trotskystes ou les anarchistes ? (qu'on revoie pour s'en convaincre le très beau film d'Alain Resnais "La guerre est finie").

Absurde, enfin, car on se demande en quoi le (très) jeune homme représentant le Front national, qui n'avait connu ni la guerre d'Espagne ni la guerre mondiale et pas davantage celle d'Algérie ou du Vietnam, pouvait être concerné par l'apostrophe. Ah oui, j'oubliais, l'idéologie. Soit, mais en ce cas, il faudrait demander à tous les braves gens comme cette dame de se rappeler l'attitude de nombreux élus socialistes à l'époque de Vichy. Il faudrait aussi qu'elle s'interroge sur l'idéologie de leurs chers camarades communistes et les crimes qui ont été commis en son nom. Sait-elle seulement, cette dame qui se pare d'une vertu sélective, qu'en France même quatre députés communistes demandèrent personnellement au maréchal Pétain l'autorisation de témoigner contre Léon Blum lors du tristement célèbre procès de Riom ? "No pasaran" ! Cessons donc ces billevesées pseudo-historiques révélatrices d'un psittacisme primaire. 

Mais enfin, objectera-t-on non sans pertinence, il ne faut pas faire toute une histoire d'une personne sans doute limitée et vraisemblablement excitée par la rage d'une défaite peu glorieuse. Beaucoup plus pittoresque, en réalité, est l'invective d'Harlem Désir envers l'opposition, évoquant l'"esprit munichois" de ceux qui osent émettre des réserves sur une éventuelle intervention militaire française en Syrie. Bon, c'est vrai, il y a longtemps que personne - y compris et même surtout à gauche - ne nourrit plus aucune illusion sur les capacités intellectuelles de M. Désir. L'expression de "crétin qu'on mènera", utilisée jadis par  Thiers à l'égard de Louis-Napoléon Bonaparte, va comme un gant à ce monsieur dont on oublie par ailleurs un peu facilement qu'il fut condamné définitivement par la justice : 18 mois de prison avec sursis pour emploi fictif en 1998, sans compter l'amnistie dont il bénéficia de F. Mitterrand pour une dette de 80 000 francs de l'époque envers le trésor public Une paille ! Il est vrai que ces espiègleries ne sont pas pas vraiment choquantes dans un parti qui a élevé en son sein M. Guérini à Marseille ou encore les hiérarques corrompus de la fédération socialiste du Nord.

On ne doute pas de la gêne de certains dirigeants socialistes face à la nullité et à la vacuité de ce monsieur qui, pour être le chef de leur parti, est à lui seul une sorte de gag improbable. "Esprit munichois" ! Faut-il en déduire que les parlementaires anglais, qui ont empêché David Cameron de participer à une telle intervention en Syrie, sont aussi munichois ? Mais peut-être M. Désir entend-il en remontrer aux Anglais sur le chapitre de la résistance, qui sait ? Comme faisait dire Audiard, dans un de ses dialogues inimitables, "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît".