Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mercredi 30 juillet 2014

Où êtes-vous donc passés ?


Houhou, M. Dalil Boubakeur ! Houhou, Mlles ou Mmes (ce qui irritera le moins) les Femen ! Houhou, Messieurs du NPA ou Messieurs les journalistes du Monde, de Libération mais aussi bien de I-Télé ou de BFM ! Houhou, Messieurs de la Ligue des Droits de l’Homme ! Houhou, MM. Pedro Almodovar et Javier Bardem ! Mais où êtes-vous donc passés ? Seriez-vous déjà en vacances ou aux abonnés absents ?

Dire que vous étiez si prompts à dénoncer – que dis-je ? – à condamner avec la plus extrême rigueur le « génocide israélien » - allez, je le sens bien, l’envie vous taraude : le « génocide des Juifs » - envers le si malheureux peuple gazaoui. A condamner le « mur de l’apertheid » et le gouvernement Netanyahou itou. Un scandale meurtrier est perpétré à vos portes, au vu et au su de tout le monde, et cela ne vous fait même pas réagir !

Je veux parler de ces Chrétiens d’Orient, que des fous furieux se réclamant d’un Islam rigoriste en Irak veulent réduire à leurs « règles de vie », c’est-à-dire à leur merci : la soumission au statut de seconde zone des dhimmis, l’exil ou la mort. Certains viennent aujourd’hui à s’en étonner, comme si cette alternative n’avait pas été, dans la plus grande partie du monde arabo-musulman (à quelques rares exceptions près comme le Maroc) le lot des Juifs depuis des lustres ! 

Il y aurait même, à en croire le Figaro, un diplomate occidental qui tombe des nues, reconnaissant que « les masques sont tombés » après le dynamitage, par ceux que M. Claude Bartolone aurait qualifiés à juste raison de « hordes barbares », des sanctuaires des prophètes Seth et Jonas. Quelle perspicacité, Votre Excellence !

Le vrai visage de l’Islam est-il donc là ? Intolérant, sectaire, inapte à coexister avec d’autres croyances – surtout celles qui l’ont précédé – destructeur et … imbattable sur le terrain de la victimisation, avec l’aide il est vrai de gogos complaisants. Et si ce n’était pas le cas, pourquoi n’aurions-nous pas déjà entendu M. Boubakeur et consorts protester et désavouer ? La protestation et le désaveu, on l’attend encore. Gageons même qu’on pourrait l’attendre jusqu’à ce que l’enfer gèle sans y changer quoi que ce soit. Et on nous resservirait la même explication : vous comprenez, M. Boubakeur mettrait sa vie en danger en désavouant trop ouvertement ce qui se passe. Et puis, vous comprenez aussi, ce sont ses frères, hein ?

Donc, on laisse faire tout en n’oubliant pas de pourfendre ceux qui stigmatiseraient l’Islam qui est, comme chacun sait, synonyme de paix, de concorde entre les peuples et de tolérance…

Quant aux autres faux-culs de l’antiracisme qui s’acharnent à ne connaître que le racisme incarné par le Front national, c’est pire encore. L’islamo-gauchisme sectaire et antijuif ? Connaît pas, circulez. 

Espère-t-on vraiment que les Juifs – à l’exception des pleutres du CRIF - vont tolérer à l’infini ce genre de mascarade, cautionnée comme il se doit par nos impayables intellectuels, toujours indignés dans la droite ligne de l’abject Stéphane Hessel ? 

A propos du si regrettable Hessel, tricheur avéré sur sa propre biographie, rappelons qu’il a été encensé par le pouvoir socialiste – une place de Paris portant même son nom – ce même pouvoir qui fait croire qu’il s’en est pris aux casseurs lors des manifestations violentes contre Israël. Or, on vient d’apprendre à la lecture d’une note de la police que la majorité des interpellés lors des derniers défilés palestiniens l’avaient été avant les heurts. Cela signifie qu’on a laissé filer les vrais casseurs pour s’en prendre à une flopée de simples clampins, plus faciles à appréhender et à seule fin de faire gonfler la statistique. Et étonnons-nous après cela que les tribunaux aient prononcé tant de peines avec sursis puisqu’il ne s’agissait pas en l’occurrence des vrais coupables mais de simples lampistes !

Dans certains milieux bien-pensants, on envisagerait déjà de faire interdire la Ligue de Défense juive. Qu’on s’y risque donc si on l’ose, alors que la racaille des banlieues continue de courir et d’adresser un bras d’honneur et aux valeurs de notre République. Nul ne sera déçu du résultat, j’en prends d’ores et déjà les paris.

mardi 29 juillet 2014

Le temps du grand n’importe quoi


Rendre opaque et incompréhensible l’actualité nationale ou internationale sert forcément certains intérêts

L’intérêt avec l’actualité de ces derniers mois, nationale ou internationale, c’est qu’on a peu de chance de s’assoupir. En un sens, on pourrait naïvement penser que c’est plutôt un bien. Voire.

Est-ce un bien quand on apprend que les juges viennent d’ouvrir une énième enquête visant Nicolas Sarkozy ? Là, il s’agit d’éplucher les comptes de campagne de … 2007. Comme s’il n’y avait pas eu en son temps une commission des comptes ayant validé la campagne de Nicolas Sarkozy. L’espièglerie de nos magistrats est telle qu’ils brandissent l’autorité de la chose jugée uniquement lorsque cela les sert. Ils en font d’ailleurs de même en ce qui concerne le secret de l’instruction. Quant à la présomption d’innocence, c’est encore plus simple : elle semble n’avoir jamais existé à leurs yeux.

Que ces juges n’ont-ils enquêté en d’autres temps sur l’argent que coûta au contribuable français l’entretien aux frais de la République par le président Mitterrand d’une famille occulte. Dans un même élan, ils auraient pu également enquêter sur les écoutes téléphoniques tous azimuts orchestrées par l’Elysée jusqu’en 1995. Là, c’est obstinément silence radio. Il ne faudra pas que les juges viennent pleurer devant les caméras ou devant la presse si Sarkozy reconquiert un jour la présidence. 

Mais le grand n’importe quoi guette tout aussi bien l’actualité internationale. Exemple : les événements à Gaza. Notre inénarrable presse audiovisuelle verse carrément dans le grotesque en multipliant les reportages « bouleversants » sur les « civils » de Gaza trouvant refuge dans une église orthodoxe. Que ne tentent-ils pas un reportage sur les Chrétiens d’Orient persécutés par l’islam ? A suivre cette presse, il faudrait qu’Israël cesse de s’en prendre à ces pauvres Palestiniens. Oui mais, objectera-t-on un peu imprudemment, Israël ne fait que répliquer aux tirs de roquettes incessants qui, depuis des années, s’abattent sur son territoire. Certes, répliqueront les autres, mais ces tirs de roquette sont le résultat de l’occupation israélienne. Ah, mais de quelle occupation s’agit-il puisqu’Israël s’est retiré unilatéralement depuis des années de Gaza ? Je viens de réaliser : c’est l’occupation par Israël de la terre des Palestiniens.

Ainsi, pour mieux comprendre nos médias, il faudrait d’abord qu’Israël se retire, avec toute la repentance nécessaire – pour faire plaisir aux Européens – de Gaza (déjà fait), de la Cisjordanie et de Jérusalem. Pour la Transjordanie, devenue de nos jours la Jordanie, c’est également chose accomplie puisque ce territoire, qui faisait partie de la Palestine mandataire, a été octroyé unilatéralement aux Arabes par la Grande-Bretagne mandataire : un fait qu’on occulte toujours à dessein. 
Il faudrait aussi qu’ayant donné tous ces territoires, Israël accepte de se laisser bombarder de nouveaux tirs de roquettes qui seraient légitimés, cette fois, par la présence des Sionistes sur le reste de la « Palestine arabe ». Il faudrait enfin qu’Israël abatte le fameux « mur de l’apartheid » afin de laisser les terroristes de tous poils – qualifiés de « prisonniers politiques » quand ils sont mis hors d’état de nuire – multiplier les attentats contre la population civile et œuvrer en toute impunité.

Pourquoi pas ? On peut toujours rêver. Mais, comme nos médias ne rêvent pas, ils vitupèrent et condamnent à qui mieux mieux. Ils savent que les images controuvées et la propagande du Hamas ou du Djihad reprise en boucle, et sans le moindre discernement, représentent le plus efficace des faiseurs d’opinion. La France et l’Europe y auraient déjà succombé depuis. L’ennui est qu’Israël résiste et que, dans cette résistance, ils sont plus de 80% des Israéliens à soutenir le gouvernement de B. Netanyahou. De quoi enrager, non ?

jeudi 24 juillet 2014

Tout est fichu


 
La vraie question pour les Juifs est de savoir quand leur situation deviendra réellement intenable en France.

Inutile de gaspiller son temps à épiloguer sur les dernières manifestations pro-palestiniennes de Paris. Seuls les naïfs ou les crédules peuvent nier, aujourd’hui encore plus qu’hier, que la soi-disant défense du peuple palestinien dissimule un antijudaïsme patenté.

Erreur, s’empresseront d’objecter certains puristes soi-disant antiracistes dont le silence a été assourdissant face aux déprédations exceptionnellement graves commises à Sarcelles – des « hordes de sauvages », le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone dixit – comme aux menaces directes contre des synagogues. Il ne s’agit pas d’antisémitisme mais d’antisionisme. Ah ! La belle distinction, qu’on nous ressert rituellement depuis des années …

Cette distinction ne dupera que les incultes qui ignorent ce qu’est le sionisme. Le sionisme est un mouvement né au XIXe siècle qui prônait le retour des Juifs, surtout ceux d’Europe persécutés, sur leur terre ancestrale. Une terre dont il n’est sans doute pas inutile de rappeler qu’elle s’appelait Judée avant que les Romains, pour punir les Juifs, ne la débaptisent pour la renommer Palestine... et avant que les Arabes ne viennent l’envahir par les armes à la suite de la prédication de Mahomet.

En conséquence, se proclamer antisioniste équivaut rien moins qu’à s’inscrire en faux contre le retour des Juifs sur leur terre et partant, à contester l’existence et la légitimité de l’Etat d’Israël. Que les Arabes brandissent l’antisionisme depuis des lustres n’est guère étonnant puisqu’ils ont toujours nié l’existence de l’Etat hébreu, contrairement à la communauté internationale. Mais il faut savoir que les élus de la République, ceints ostensiblement de l’écharpe tricolore, qui défilent dans les manifestations pro-palestiniennes se prononcent de facto contre l’existence d’Israël : n’est-ce pas MM. Cherki, Galut et consorts ?

Soit, mais est-ce beaucoup demander que d’appeler les choses par leur nom et de cesser l’hypocrisie ? Ceux qui manifestent réclament implicitement la disparition d’Israël et le retour à la situation ante-1948 où les Juifs pouvaient se faire massacrer dans l’indifférence générale : y compris celle de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU dont l’actuelle directrice de la Commission des Droits de l’Homme a le front d’accuser aujourd’hui Israël de « crimes de guerre », alors même qu’elle reste muette face aux agissements de la Syrie et aux persécutions des Chrétiens d’Orient.

Point n’est d’ailleurs besoin de se lancer dans de grandes théories. Il suffit d’écouter ce qui se dit au quotidien dans la rue, comme cette conversation dont j’ai été témoin dans un café prétendument intellectuel du VIe arrondissement de Paris. Le protagoniste, un vieux  gandin aux cheveux aussi longs que blancs qui sentait à mille lieues cette intelligentsia-universitariste bien connue depuis mai 68, se déchaîna dans ses propos non seulement contre Israël, cet « Etat fasciste » dont il a contesté l’existence, mais aussi contre les Juifs qu'il se laissa aller à qualifier de « race    pourrie » … 

On n'était plus dans le registre de la théorie ou de l'analyse mais bien dans celui de la haine. Lui aussi, cet "intellectuel", cassait du Juif mais avec encore plus de violence que la racaille de banlieue qui, elle au-moins, a l'excuse de l'ignorance.

Nous y voilà donc. Une parole antisémite désormais décomplexée qui se répand inexorablement et dont il ne faut pas chercher bien loin les principaux fauteurs : non plus seulement l'extrême-droite, paratonnerre bien commode, non plus seulement une partie (sans doute pas minoritaire) de la communauté arabo-islamique mais toute l'extrême-gauche e,t notamment, ces intellectuels de gauche auto-proclamés antiracistes – le gandin susdit dont j'écoutais les propos se réclamait ouvertement, ce qui n'était guère fortuit, du philosophe Edgar Morin - qui gouvernent la société civile à coups de terrorisme idéologique. 

Dans notre pays, on ne peut même plus commenter, ce qu’il est loisible à tout un chacun d’observer au quotidien, que nos prétoires correctionnels sont essentiellement peuplés de mis en cause d’origine noire ou arabe, sans être sous le coup d’une justice que « les associations » s’empresseront de saisir sur le ton de l’indignation. Quelle chaîne d'information a révélé l'origine de l'agression perpétrée récemment contre trois rugbymen clermontois ? En revanche, on peut crier en toute impunité ou quasiment « mort aux Juifs » dans les rues de Paris. On peut également brandir sans risque le drapeau d’organisations qualifiées de « terroristes » par la France comme par l’Union européenne : je veux parler du Hamas et du Djihad islamique.

Il n’est pas possible de manifester, fût-ce pacifiquement, contre le mariage homosexuel sous peine de se voir aussitôt embastillé. En revanche, des élus socialistes pourront s’exhiber sans sourciller, et sans la moindre sanction de leur parti, dans une manifestation interdite par les pouvoirs publics. De même, un élu écologiste parisien pourra trouver normal, et le proclamer devant les médias, qu’il est normal de s’en prendre à des synagogues vu qu’elles se comportent « comme des ambassades ». Et tant pis, au passage, pour la belle distinction antisionisme – antisémitisme. Car si une synagogue est assimilée à une ambassade c'est à dire à un lieu politique, cela signifie au cas particulier que l'anti-judaïsme se confond avec l'anti-sionisme.

Le phénomène se constate hélas au quotidien : la France ne dispose plus d’un Etat qui sache se faire respecter. On transgresse ses interdits, on nie ses lois, on insulte et agresse sans le moindre retour de bâton – a fortiori avec la loi pénale concoctée par Madame Taubira pour mieux casser encore cette France qu’elle méprise en tant qu’indépendantiste guyanaise - les représentants de l’ordre. Pire encore aujourd’hui, une grande partie de sa population – gaucho-islamiste, pour la caractériser par son nom - ne craint plus d’imposer ses propres lois et règles. Si la transgression permanente est sa raison d’être, l’antijudaïsme est sa tentation de moins en moins cachée.

Oui, avouons-le, pour les Juifs de France le moment semble presque venu de reconnaître que tout est fichu. C’est bien dommage, mais nous qui avons appris de l’Histoire, de Vichy, de la collaboration et de ses délateurs, de tous ces complices de la rafle du Vel d’Hiv, on ne tient pas spécialement à connaître la fin du scénario. Voyez-vous, on a déjà donné.