Après avoir majoritairement pris position
contre Trump durant la campagne électorale, les médias ne sont pas prêts à
désarmer.
Décidément,
ils n’ont rien appris ni rien retenu et il est probable qu’on est
reparti pour un voire plusieurs tours. On aurait pu penser benoîtement
que les médias des deux côtés de l’Atlantique auraient compris la leçon
de l’élection de Donald Trump. Sinon pour être ramenés à une plus grande
modestie – ne rêvons pas tout de même – du moins pour réfréner quelque
peu la partialité notoire de leurs commentaires.
Eh
bien, nous voici édifiés avant même l’« inauguration » du
président-élu. Certes, en France nous devrons désormais nous passer des
réflexions de Laurence Haïm, correspondante à la Maison Blanche pour le
groupe Canal, qui n’aura cessé, pendant huit longues années,
de nous asséner inconditionnellement l'éloge et le panégyrique d'Obama. On peut
comprendre son dépit, elle qui aura joué aussi ouvertement et avec autant de constance à l’antenne
les supplétives d’Hillary Clinton durant toute la campagne électorale.
Aujourd’hui d’ailleurs, madame Haïm confirme rétrospectivement sa pente idéologique naturelle en ralliant en France, à grands coups de tambour médiatiques comme il se doit, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. CQFD.
S’il
n’y avait que cela ! Admettons volontiers que Trump n’est pas
encore entré dans ses habits présidentiels et qu’il reste un provocateur
doté de la finesse et de la délicatesse d’un panzer. Pourtant, on
aurait pu s’attendre à ce que les médias s’inclinent, fût-ce de mauvaise
grâce, devant son élection et fassent preuve dorénavant d’une
objectivité minimale. Il n’en est rien. On perçoit bien, dès à présent,
qu’ils ne pardonneront rien à celui qui aura eu l’audace de démentir
leurs pronostics ou leurs inclinations et d’asséner une claque
magistrale au politiquement correct des élites.
Il
suffit d’ouvrir le moindre journal ou magazine pour comprendre que nos
chroniqueurs et commentateurs, ceux-là même qui se sont lamentablement
trompés sur la signification de l’élection américaine, vont continuer
derechef à pérorer sur l’amateurisme ou à gloser sur la dangerosité du
quarante-cinquième président. Il suffit de se caler sur la moindre
chaîne dite d’info pour avoir la confirmation que rien n’a vraiment
changé au sein de ce microcosme. La complaisance des médias persistera à
adouber ceux qui, en Amérique, dénient encore toute légitimité à
l’élection de Trump. Nous montre-t-on un jean et un T-shirt ? Les
"jeunes" sont contre Trump. Nous exhibe-t-on le premier Noir - pardon,
"Afro-américain" en nov'langue - venu portant pancarte ? Trump est
raciste. On le disait déjà de W. Bush avant qu'il ne nomme Colin Powell
puis Condoleeza Rice au poste de Secrétaire d'Etat.
Trump
aurait-il donc volé l'élection ? Hélas pour eux, n'était leur hargne en
guise de justification, les contestataires sont dans l’incapacité d’en
apporter le moindre commencement de preuve. Au passage, tel réflexe de
mauvais perdant en dit long sur ces prétendus démocrates qui ne sont
légitimistes que dans la mesure où triomphent leurs propres champions.
On
aura droit désormais aux trublions éructant « le fascisme ne passera
pas » à la sauce américaine, tout comme leurs devanciers l’avaient fait
naguère avec Ronald Reagan. On aura droit à de gros plans quotidiens sur
ces manifestants qui condamnent la nouvelle politique avant même
qu’elle n’ait été mise en œuvre voire définie, tout comme naguère les
gauchistes fervents de LSD critiquaient le Républicain Nixon, le jour
même de son investiture, sur … le Vietnam dont étaient entièrement
responsables les administrations démocrates précédentes de Kennedy et
Johnson.
Ils
ne sont que de petites poignées, ces agitateurs et protestataires, mais
à en croire nos chers médias ils seraient presque des millions. A les
suivre, ils seraient presque sur le point de bloquer l’investiture de
Trump au Capitole : une véritable armée, une vague irrésistible qui
emporterait tout sur son passage, on vous le prédit doctement. On
fantasme, bien sûr.
Sans
parler d’Hollywood qui, sans surprise, marche à fond contre Trump. Ah,
comme on les aime en France ces stars – Meryl Streep en tête – qui se
mêlent de politique et administrent à la volée des leçons de démocratie
sinon de bienséance. Quel courage de la part de ces célébrités qui
savent qu’elles resteront intouchables, tout en continuant d'évoquer
leur hypothétique exil et, cela va de soi, d'engranger leurs cachets
pharamineux ! Que la politique serait simple si l’on en confiait
exclusivement les clefs aux élites et non à ces péquenots du Midwest. Le bling-bling façon Sarkozy a beau avoir été abhorré chez nous.
Il redevient curieusement respectable lorsque c’est Obama qui en joue
et lorsque le monde du spectacle, toutes paillettes dehors, se dresse
vent debout contre son successeur.
Et
la morale pour couronner le tout, ces parangons de vertu que nos médias
ne manquent jamais de mettre en exergue. Dernier avatar en date : les
« Pussy Hats », jeu de mot transparent qui renvoie à « Pussy Cat » mais
surtout à « Pussy » qui désigne aussi le sexe féminin. L'élégance perdra
ce que l'humour est supposé gagner, mais passons. Ces féministes
anti-Trump seraient, paraît-il, scandalisées par le
sexisme du nouveau président. Il est seulement dommage que ces mêmes
pasionarias n’aient pas fait montre d’une pareille indignation lors de
la présidence Clinton. On ne sache pas que se faire administrer une
fellation par une jeune stagiaire, à l'intérieur même de la Maison Blanche, soit la preuve d’un
respect immodéré pour la femme. D'ailleurs le Donald s’est contenté de
paroles grivoises tandis que Bill, lui, est passé à l’acte et plus d’une
fois. Quelle mine peuvent avoir ces mêmes féministes, celles-là même
qui déblatèrent déjà sur Melania Trump, au regard d’Hillary Clinton qui
aura passé toute son existence à ravaler sa fierté et sa dignité face
aux infidélités chroniques de son mari, à seule fin de ne pas
compromettre sa propre carrière politique ?
Toutefois, n’en déplaise aux fâcheux ou aux démocrates à géométrie variable, il n'en demeure pas moins que Trump
est le nouveau président. Il se peut que cette seule évidence reste en
travers de la gorge de tous ceux qui ne peuvent plus décemment crier à
la tricherie et ne peuvent pas davantage changer ce peuple coupable
d’avoir mal voté. Mais on comprend par là même que la presse et les
canaux d’information vont continuer encore longtemps, jour après jour, à
déverser leur bile et, hélas aussi, à … nous désinformer.